À l’origine, « Pont Victoria » devait être le prélude d’une composition inspirée de ce pont qui fut le premier à enjamber le fleuve St-Laurent à Montréal. Le coût en vies humaines pour la construction de ce pont, qui fut jadis le plus long au monde, est relativement élevé. Des voies destinées au trafic automobile ont été ajoutées à ce pont ferroviaire. Ces voies sont faites de grillages métalliques et produisent une sorte de bourdonnement au passage des véhicules qui peut faire penser à des abeilles en colère.
La pièce est composée d’enregistrements réalisés sous le pont, qui ont été par la suite filtrés et allongés. Les voitures passent au-dessus de nos têtes. Un train de marchandises progresse lentement à leurs côtés. Après cette pièce au caractère sombre, le compositeur n’en complètera aucune autre pendant bien longtemps. Au mieux, la composition a perdu son sens comme prélude et s’est transformée en un adieu débouchant sur le silence. Au pire, elle évoque le possible saut dans les eaux froides du fleuve. Cette pièce est la marque d’une période de grandes difficultés et d’un profond besoin de changement.
Traduction: Yves Charuest
oeuvre@44801
générée par litk 0.600 le jeudi 22 septembre 2022.
Conception: DIM.