Œuvres » Par titre » H » HeatNoise (11:20 / 1987)

HeatNoise est un fantasme sur l’interrelation du signal et du bruit, du sens et de l’erreur, du chaos et de l’ordre. Le bruit — pris au sens large et métaphorique comme l’absence de sens — et l’émergence du sens à partir du bruit sont présentés avec des sons synthétisés au moyen du même processus fractal utilisé pour générer la structure de l’œuvre; avec les bruits bruyants de la parole, les sifflantes, les plosives et les fricatives sans lesquelles le langage serait inintelligible; avec des transmissions radio, dont le célèbre non sequitur de Neil Armstrong lors du premier alunissage; et avec des sons, musicaux et autres, qui utilisent le bruit de diverses manières pour communiquer un message.

Du chaos qui s’ouvre à travers les perturbations progressivement plus grandes de l’ordre sous-jacent, le bruit submerge le sens jusqu’à ce que nous arrivions à l’endroit où se terminent les messages perdus — les transmissions radio qui n’ont jamais été reçues, les appels à l’aide qui n’ont jamais été entendus, les derniers halètements de ceux qui sont morts seuls… Assez curieusement, tout comme les chercheurs en théorie de l’information ont découvert que les mots de quatre lettres indélicats étaient les premiers à émerger du chaos de l’ordre aléatoire des lettres, nous découvrons donc ici que le dernier son à être entendu comme le chaos nous engloutit, ce n’est pas du blasphème mais… de la musique rock.

HeatNoise fait partie d’une série de compositions algorithmiques appliquant les principes de la géométrie fractale à la musique. La base structurelle de l’œuvre est une figure rythmique étendue générée par l’équation fractale utilisée pour décrire les erreurs dues au bruit thermique rencontré dans la transmission de données.