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La première partie des trois de la « Messe aux oiseaux » se veut territoire de contrastes dans la matière et la syntaxe, dans une forme qui part de l'émergence du sentiment de la voix et traverse les différentes étapes du cri et de la plainte pour aboutir à un chant apaisé : champ de fractures et de surrenchères possibles permettant d'explorer l'antagonisme des différents registres expressifs de la voix humaine. Ici, plus qu'ailleurs, la matière musicale puise sa définition vitale dans la pesanteur. Elle surgit et explose en éclats générateurs d'enveloppes signifiantes, plus ou moins identifiables et de toutes natures, bousculant souvent, dans un état de crise et de danger, le hiératisme vers le familier et le dramatique. Dans ce concept de polyfigurisme qui sous-entend le va-et-vient continu entre une représentation réaliste et idéalisée, entre une approche des règnes vivants et du champ des matières simplement plastiques, se côtoient individus, groupes, foules, voix d'enfants et d'adultes ; se mêlent l'expectatif et l'angoissé ; se heurtent le réalisme, l'impressionnisme, l'expressionnisme et le stylisé ; se jouxtent le cri, la plainte, le dit et le chant, perturbant et diversifiant à la fois les niveaux de signification et suggérant des lectures parallèles. La grande assise centrale dans l'architectonique de la Messe, que constitue le « Gloria » lié au « Credo » est d'essence nettement dynamogénique et rayonnante. Il est construit sur un principe de relance et d'alternance entre des phases à vocation spécifiquement kinesthésique et d'autres, davantage ancrées dans un caractère de flux d'épaisseur et d'archétypes soufflés ou résonnants. J'accorderai volontiers à la première partie de la Messe, l'image emblématique de la touffeur et du labyrinthe et à la seconde, celle d'un arbre dans le déploiement de ses arches, de ses passerelles et de ses ramifications. La troisième partie, bien que contrastée dans ses différentes séquences enchaînées, offre un caractère moins véhément et dramatisé, où l'arabesque et un certain pointillisme se font jour, où parfois même, flotte comme un parfum d'orientalisme. C'est ici également, dans le « Benedictus », que le thème de l'oiseau, apparu jusqu'à présent comme une couleur individuelle, comme un personnage-témoin, s'intègre enfin totalement dans le développement musical. JL
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