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Rien à Voir

Concert Découverte

Réseaux
Théâtre de la chapelle
Montréal
12 au 16 novembre, 1997

Index:

Le festival Rien à Voir existe depuis février 1997. Il s'agit d'une série de soirées de concerts consacrée à des compositeurs de musique électroacoustique qui sont bien établis au sein de cette pratique. Entre autres, les compositeurs Jonty Harrison, Randall Smith et Michel Chion étaient les invités de la première version de Rien à Voir. Ces festivals sont organisés par la société de concert Réseaux, un organisme qui s'est donné pour but de faire connaître la musique électroacoustique à travers l'organisation de concerts. Robert Normandeau a été par le passé l'instigateur des concerts Clair de Terre, qui se tenaient au planétarium Dow à Montréal. Il a par la suite fondé la société de concert Réseaux avec Gilles Gobeil et Jean-François Denis. Ils sont tous les trois des artistes montréalais impliqués dans le milieu de l'électroacoustique. De plus, dans ce festival une place est faite à de jeunes compositeurs, le festival se termine donc par un concert conscacré à la relève. Le troisième Rien à Voir se tiendra en février 1998, Christian Calon, Mark Wingate, Annette Vande Gorne et Bernard Parmegiani y sont attendus.

Le concert Découverte s'est tenu le dimanche 16 novembre 1997 au théâtre La Chapelle, c'était le neuvième concert dans la série Rien à voir (2). La première soirée de concert était consacrée dans une première partie aux membres fondateurs ainsi qu'au lancement du nouveau disque de Claude Schryer, la deuxième partie était consacrée à l'artiste montréalais Ned Bouhalassa. La seconde soirée était consacrée au compositeur suédois Ake Parmerud, la troisième au compositeur américain Jon Appleton et la soirée du samedi à Luc Ferrari. Le concert Découverte, dernier de la série, était consacré à de jeunes compositeurs impliqués dans l'équipe technique du festival. Des ateliers de diffusion et des conférences, donnés par les compositeurs invités, étaient aussi au programme de ce festival.


Tribu (1997) Alexandre Menachi

Ce concert des jeunes compositeurs, d'une durée de presqu'une heure, était constitué de cinq pièces. La première, d'Alexandre Ménachi, nommée Tribuest une oeuvre en chantier. C'est une pièce qui joue sur le sens du mot; c'est à la fois un hommage métaphorique au groupe de hard-core Convergeet une sublimation d'une forme de musique tribale imaginaire. Alexandre est étudiant à l'Université de Montréal depuis un peu plus d'un an.

TribuAlexandre Menachi


Rêveries fugaces et onirismes chimériques… (1997) Alain Gauthier

... pour Justine

La seconde pièce du concert est Rêveries fugaces et onirismes chimériques. Composée par Alain Gauthier en 1997, cette composition est un jeu, comme dans un rêve, sur le déroulement temporel des divers " tableaux " sonores, les suggestions d'images et de lieux s'y succèdent de façon vague, floue et plutôt imprévisible, donnant à l'ensemble une impression de rêve éveillé. Alain Gauthier termine bientôt son baccalauréat en composition électroacoustique à l'Université de Montréal où il étudie la composition avec Marcelle Deschênes. Il est aussi membre d'un trio de musique électroacoustique improvisée; les Impromptistes.

Je suis un compositeur de récits sonores baroques et éclatés.
Je tiens à remiercier Justine Lamoureux pour ses nombreuses performances sonores. Ainsi que le groupe
[iks] pour s'être donné à fond dans la création d'une de mes compositions, dont une partie du résultat sonore est utilisée ici.
Cette pièce est :
un jeu : transformation de la matière sonore, relations plus ou moins clares entre les divers états de cette matière.
un rêve : transformation de la réalité, lecture à plusieurs niveaux de ce qui est donné à entendre, brisures dans la ligne temporelle.
un voyage : bienvenue dans mon univers, celui qui habite entre mes deux oreilles, où le chaos et les relations impossibles coexistent dans le plus grand délire.

Rêveries fugaces et onirismes chimériques…Alain Gauthier


Orsay, Petit espace de Cerveau (1997) Éric Rocheleau

La troisième pièce du concert est celle d'Éric Rocheleau; Orsay, petit espace de cerveau. C'est une pièce à caractère ludique inspirée par des artistes tel que Yves Klein, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, Ben Vautier, Marcel Duchamp et d'autres encore. Le travail de composition d'Éric est très près de la matière concrète, qu'il exploite avec très peu, ou pas de transformations. Éric est aussi étudiant à l'Université de Montréal en composition électroacoustique. Il y étudie la composition avec Marcelle Deschènes et Jean Piché. Éric est aussi membre du trio les Impromptistes.

Loin derrière l'oeil, tout en arrière de l'esprit se situe le lieu où se logent les souvenirs irréels. C'est en cet endroit que sont situés les engrenages cérébraux et le disjoncteur cervical, alimenté en grandes parts par l'excès des vapeurs de neurones. Les mémoires des temps abstraits et des mondes inexistants, les pensées génétiques et la source de succion encéphalaire. De là émanent les songes, y résident les cauchemars et s'y perdent les traces de pneus. L'ensemble de ces composantes constituent cet organe, responsable du bon déroutement de la raison.
Si je dois raconter une petite histoire à propos de cette pièce, je préférerais plutôt citer le travail des artistes qui m'y ont inspiré. Yves Klein, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, Ben Vautier, Marcel Duchamp, Arman, César, Giaccometti.

Orsay, Petit espace de CerveauÉric Rocheleau


4372261-01 (1997) François Girouard

La quatrième pièce du concert est celle de François Girouard, lui aussi étudiant en composition électroacoustique à l'Université de Montréal avec Jean Piché. Sa pièce est une oeuvre en devenir. C'est donc une version réduite qui a été présentée à ce concert. 4372261-01est une composition qui exploite l'opposition entre l'ordre et le chaos et les matériaux sonores qui ne sont pas nécessairement plaisant pour l'oreille. L'idée étant d'amener l'auditeur à écouter le beau qui se cache dans ces sons.

4372261-01François Girouard


Cruor (1997) Nicolas Boucher

La dernière pièce du concert était Cruor de Nicolas Boucher. La pièce porte sur le souvenir et sa transformation dans notre esprit par sa remémoration constante. La pièce est inspirée par la rencontre du compositeur avec La Porte de l'Enferde Rodin. Nicolas est lui aussi étudiant à l'Université de Montréal où il étudie la composition électroacoustique avec Marcelle Deschênes. Nicolas est le troisième membre du trio les Impromptistes.

L'entretien de la mémoire est fautif. Le souvenir est modifié à chaque fois qu'il est remémoré. En se recréant une situation, l'individu y ajoute, consciemment ou non, ses impressions du présent face à cette dernière. Les modifications sont subtiles, mais elles déforment néanmoins leur sujet.
Comment donc puis-je être certain que
Cruor soit en effet la représentation musicale de ma confrontation avecLa Porte de L'Enfer de Rodin, vécu il y a déjà un ans…ou dix peut-être ? Au dernier souvenir, malgré tous les détails pourtant si clairs, il me semblait ne pas savoir si je me trouvais à l'intérieur, essayant de m'échapper, ou si je n'étais qu'un simple observateur. J'étais certain que le moment s'était imprégné dans mon esprit mais, la source n'étant plus accessible, comment savoir?

CruorNicolas Boucher


Textes de Alain Gauthier
gauthial@ere.umontreal.ca
http://mistral.ere.umontreal.ca/~gauthial

Réseaux - Rien à voir
http://www.rien.qc.ca/index.html

Web editors: Yves Gigon & Jef Chippewa

Traduction: Jef Chippewa


Les Artistes:

© Productions electro Productions (*PeP*) 1998

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