C’est à cette époque que naissent les "premiers" classiques du genre. La majorité est pour bande seule… Technologie oblige, mais d’autres genres naîtront rapidement.
Durant les années cinquante, suite à l’invention de la musique concrète, que Pierre Schaeffer qualifiera toujours de « trouvaille », et en 1952, en Allemagne, à la naissance officielle de la musique électronique, on fonde des studios un peu partout dans le monde. Plusieurs musiciens de musique « contemporaine » s’essaient, parfois avec bonheur, parfois moins, à la musique électronique ou à la musique concrète.
Au Canada, c’est en 1958–59 qu’on ouvre les premiers studios de musique électronique. Le tout premier est ouvert à l’université de Toronto. Suivront ensuite celui de l’université McGill (Montréal, 1964) et de la Colombie-Britannique (Vancouver, 1965). La décennie se termine avec l’ouverture du premier studio francophone, à l’université Laval (Québec, 1969) et du studio de l’université Concordia (Montréal, 1970).
Contrairement à l’Europe, l’électro canadienne se développera surtout dans les studios universitaires jusque dans les années 80 (McGill, Concordia, Université Laval, Université de Montréal), etc. Il n’y a jamais eu de studio de musique électronique ou électroacoustique dans les radios au Canada. Mais selon une rumeur plus ou moins vérifiée, il y aurait eu pendant une très brève période, un studio de ce type à la maison-mère de Radio-Canada (section francophone) à Montréal, vers 1963. Pierre Mercure en aurait été l’instigateur. Cela dit, un certain type de travail utilisant pleinement les ressources du studio (sans toutefois être électroacoustique à proprement parler) sera fait de 1967 à 1979 à la CBC par un… pianiste : Glenn Gould. Gould fera pour le documentaire-radio ce que Pierre Schaeffer a fait pour la musique concrète : proposer des formes et des approches d’écoutes particulières. Malheureusement, son exemple sera relativement peu suivi, même si certaines tentatives faites ultérieurement sont intéressantes.