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L'ARCHIVAGE DE LA COLLECTION |
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La collection d’archives électroacoustiques de l’université Concordia n’a fait exception que par chance à cette règle. Bien que conservée dans un local « raisonnable » mais certainement pas conçu spécifiquement pour l’archivage, la collection s’est avérée, lors de sa numérisation pour le présent projet, en 2007–2008, dans une bonne forme surprenante. Plus de la moitié des médias n’a pas montré de signe tangible de détérioration, et seule une poignée de rubans s’est révélée inutilisable sans traitements thermiques spécialisés, pour lesquels les moyens ont d’ailleurs manqué. Il était temps de procéder aux transferts.
Il faut savoir qu’il y a des limites inhérentes à toute forme de restauration audio. Il est par exemple illusoire de tenter de recréer le contexte global dans lequel les disques 78 tours des années 1910 étaient reçus par les auditeurs du temps : la reproduction strictement acoustique d’une part, les standards d’écoute des auditeurs d’autre part sont autant de paramètres impossibles à reconstituer avec exactitude de nos jours. C’est l’une des raisons pour laquelle nous avons opté pour une numérisation « littérale » des œuvres de la collection, c’est-à-dire en recourant à la chaîne appareils de reproduction / convertisseurs audionumériques / résolution d’échantillonnage la plus performante possible.
Le résultat est livré tel quel, en éliminant toutefois le bruit de fond, puisqu’il est certain que celui-ci était toujours plus ou moins masqué par les limites des équipements utilisés. Un choix « éditorial » dont la transparence aura parfois aidé à restituer, aux textures les plus denses, une clarté impossible à obtenir avec les technologies de l’époque, mais qui aura aussi parfois involontairement révélé les limites sonores inhérentes des œuvres moins denses. |
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